Et quelques mois plus tard … ouverture du tiers-lieu

A la fin du mois d’avril 2025 s’est tenue l’inauguration du Tiers-Lieu Masaryk. Plus de deux ans après le dernier atelier que nous avions animé, dans le cadre de notre programme Lieux Communs, pour en imaginer les modalités de gouvernance, le voici qui ouvre enfin ses portes.

 

Inauguration

C’est sous un beau soleil que les prises de parole se sont succédées pour célébrer la réhabilitation de la résidence, et inaugurer comme il se doit le tiers-lieu et une dizaine logements autonomie qui ont pris la place des anciennes caves murées. Masaryk rejoint le réseau des tiers-lieux « autonomie dans mon quartier » du département de Seine Saint Denis, qui met au cœur du projet la problématique de l’inclusion et du bien-veillir.

Partenaires du projet et complices de longue date (Amicale des locataires, Compagnons Bâtisseurs, Vitalliance, Maison de Quartier Edmond Michelet), financeurs, et habitant.e.s curieux.ses ont pu enfin découvrir les lieux, après des années de travaux. De 2021 à la fin 2022, nous avons réfléchi avec un petit collectif de structures locales (publiques, parapubliques et associatives), aux usages de cet espace, à son organisation, pour que la gouvernance soit la plus collective possible et sortir du tout privé ou du tout public, voire expérimenter des modalités de coopération entre les futurs usagers du lieu. Mais tout ça, nous l’avons fait … juste en face, dans le réfectoire de la résidence des Glycines, tenue par le CCAS, ou à la Maison de Quartier Edmond Michelet. Il a fallu se projeter, car le lieu dont il était question n’existait pas encore.

Les travaux ont pris du retard, et le programme Lieux Communs s’est terminé (côté 27e Région on a continué à capitaliser sur cette expérience avec l’ANRU en sensibilisant les acteurs du renouvellement urbain aux dimensions économiques, juridiques, culturelle des communs). S’en sont suivis la présentation des livrables, et quelques ateliers pour le collectif, notamment pour définir les statuts de la future association de gestion du lieu… mais on pouvait craindre que le soufflet retombe, faute d’espaces pour donner corps à cette dynamique.

Passer du plan d’usages à l’arpentage des lieux

C’est donc avec beaucoup de curiosité que nous sommes partis à la découverte du lieu, avec pour derniers repères les plans d’usages qui étaient la projection la plus concrète que l’on pouvait en avoir jusqu’alors. On y retrouve bien un espace atelier pour les compagnons bâtisseurs, qui implante une nouvelle antenne locale pour accompagner les habitant.e.s dans certains travaux dans leurs logements ou les aiguiller au mieux en fonction de leurs problématiques, et qui agira aussi comme lieu de convivialité et sociabilité pour les résident.e.s ; un espace de vie sociale pour les habitant.e.s des logements autonomie opérés par Vitalliance ; l’épicerie sociale et solidaire du CCAS ; un espace commun où se dérouleront des activités diverses (soutien scolaire, permanence de services sociaux, etc…)  ; et des coursives qui invitent à la porosité entre les espaces.

 

Au vu des spécificités techniques du lieu (rappelons-nous encore une fois que ce n’étaient que des caves murées il y a peu !), on peut dire que le lieu réussit le pari d’être un espace accueillant et polyvalent.

Extrait gazette de documentation du programme – octobre 2021

Un commun en devenir ?

Les graines que nous avons plantées il y a quelques mois pour faire advenir une gouvernance plus collective du lieu ont-elles porté leurs fruits ? Difficile à dire alors que le lieu ouvre tout juste.

Parmi les éléments qui peuvent jouer en la faveur du commun, on est content de voir que certaines personnes, qui sont là depuis le début, œuvrent pour que la vision collective qui avait été imaginée soit toujours dans l’ADN du lieu aujourd’hui.

Aussi, le choix de se structurer en association collégiale, où se rencontrent financeurs publics et privés, usagers permanents (structures présentes sur le lieu), adhérent.e.s, laisse espérer un concernement plus collectif pour le tiers-lieu.

Enfin, si aujourd’hui chaque structure prend doucement ses marques dans ces nouveaux espaces, l’envie est là de créer de la porosité : par exemple, l’espace de vie sociale, pour l’instant réservé aux résident.e.s des logements autonomie, sera peut-être à terme un espace ouvert favorisant le croisement intergénérationnel.

 

En attendant de découvrir la future programmation collective du tiers-lieu, et l’accueil qu’en feront les habitant.e.s de la résidence Masaryk et du quartier, on ne peut que souhaiter bonne et longue vie à cet espace d’un nouveau genre à Sevran !